Prendre soin de l'enfant hyperactif à l'école, c'est donner deux sens au mot soin : le souci de la personne vulnérable et l'aide médicale. Avec la reconnaissance de son trouble du comportement, l'élève indiscipliné devient un élève handicapé. Mais comment un élève turbulent devient-il un cas psychiatrique ? Comment reconnaître à l'école un enfant hyperactif, c'est-à-dire, d'un point de vue médical, atteint d'un TDAH (trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité) ? Les enseignants contribuent au diagnostic médical en remplissant des tests de comportement. Ensuite, pour être pris en charge, l'enfant devra faire reconnaître son hyperactivité comme un handicap. Pour aider l'enseignant, le médecin lui donnera des conseils pour faire son cours. Ce partenariat souhaitable soulève aussi des difficultés. Entre un enseignant auxiliaire paramédical et un médecin pédagogue ne risque-t-on pas d'assister à une dilution des fonctions ? La levée du secret médical réclamée par certains enseignants est emblématique de cette confusion. La distinction de Canguilhem entre le normal et le pathologique, guidera notre réflexion sur la prise en charge médicale de l'enfant hyperactif à l'école. Ce cas suscite une interrogation éthique sur la médicalisation de notre société. [Résumé d'auteur] Document disponible au format numérique