Au cours d'une étude sur le décrochage scolaire (Projet SDropSy, Université du Luxembourg), les auteurs ont repéré, lors des récits des élèves participants (de jeunes adultes en reprises d'études après une rupture scolaire), des circuits répétitifs de conduites, d'agirs, d'acting-out, qui peinaient à se dénouer. L'insistance de ce symptôme singulier chez certains participants était identifiable et indéniablement source de souffrance. La majorité des jeunes, dont le désir de savoir et le rapport à l'école semblent fortement en panne, se trouve dans une impossibilité à poursuivre leur scolarité, à inscrire ainsi leur singularité dans le collectif. Certains, dominés par les discours et les désirs de leurs proches et de l'école en tant qu'institution, sont pris alors dans une monotonie presque morbide. Quel est donc le moteur de cette dynamique qui pousse ces élèves à suivre les mêmes chemins, année après année ? À travers les entretiens avec deux jeunes élèves issus de la catégorie des « décrocheurs scolaires » qui ont repris le chemin de l'école, les auteurs voudraient questionner la pertinence et l'éclairage que le concept freudien de pulsion de mort, sous sa forme de répétition pathologique, peut apporter à une réflexion sur l'expérience de l'école et sur le décrochage scolaire. [D'après l'introduction d'auteurs]