L'interrogation première de cette thèse est issue de questionnements liés à notre activité professionnelle au sein de dispositifs dédiés à l'insertion professionnelle et au maintien en emploi des personnes handicapées. Comment mener des politiques spécifiquement destinées à ce public alors même que la définition de ce qui caractérisait les personnes handicapées n'était pas encore formalisée ? Après avoir fait porter ses analyses sur les limites des classifications actuelles du handicap, sur l'impossibilité de définir le handicap avec la rigueur des classifications scientifiques ou de le définir par le seul recours à la médecine, [l'auteur a] envisagé de concevoir le handicap comme une relation singulière entre normes sociales et expérience individuelle. En cela le recours aux premières oeuvres de Foucault et à des écrits, pour une bonne part inédits, de Canguilhem était d'un grand secours. Ces auteurs permettaient de préparer la formalisation du concept de handicap qui repose sur l'idée centrale de « corps-soi » empruntée à Yves Schwartz. Le handicap est alors considéré comme une expérience singulière du corps-soi à l'épreuve de normes sociales antagoniques. La thèse principale [de l'auteur] était alors la suivante : le concept de handicap peut servir de prisme pour renouveler l'analyse de pratiques humaines et de formes discursives théoriques. [L'auteur] l'a alors soumis à trois procédures de test dans des domaines d'activité et des corpus théoriques pourtant bien connus. Cette thèse ainsi renforcée, [L'auteur] a pour finir tenté de proposer un réinvestissement de ses analyses dans les politiques publiques destinées aux personnes handicapées. [Résumé d'auteur]