Les langues, dans l'expérience de la migration, se présentent comme deux figures opposées : d'un côté, la capacité à donner forme à l'intime, la langue dite maternelle, et de l'autre, l'extériorité parfois hostile, celle de la langue dite étrangère, celle à laquelle se bute le jeune en situation d'exil, ou le petit enfant qui découvre, parfois brutalement, que les échanges sociaux en dehors de sa famille se font avec d'autres mots, d'autres sons. Comment accompagner l'enfant, l'adolescent, la famille, dans l'expérience de la diversité des langues, de la différence parfois radicale des mondes et des modes de pensée qu'elles ouvrent, comment penser avec plusieurs langues ? [...] [Introduction d'auteur]