Cette étude analyse, sous le prisme de l'acteur pluriel, le réaccrochage des publics difficiles. En France, la prise en charge d'un jeune sous main de justice s'accompagne très souvent de l'évocation ou de la mise en oeuvre de manière prématurée de son projet personnel en vue de sa future réinsertion sociale et professionnelle. Ce procédé est, en tout point, semblable à celui du ré-accrochage scolaire où le retour à l'école apparaît comme la seule voie possible dans le cheminement vers l'âge adulte. Partant d'une enquête par observation participante dans les centres de placement pénaux, l'étude examine les pratiques de prise en charge et qui se proposent, dans leur version initiale, de façonner les individus à l'image de comportements collectifs. Parce qu'une telle approche pourrait s'avérer incertaine et inefficace pour des publics beaucoup plus éloignés des canaux traditionnels de l'insertion, l'analyse met en évidence la nécessité d'une approche processuelle qui suggère de prendre en compte les constructions sociales auxquelles la carrière déviante expose les individus. [Résumé d'auteur]