L'ensemble de ces contributions insiste sur deux points : l'importance des variations individuelles d'un sujet à l'autre et le fait que toute prédiction à un très jeune âge est extrêmement adaptable. Tout processus développemental implique une interaction constante entre les contraintes maturationnelles et les conditions environnementales, et il existe des possibilités de récupération souvent imprévisibles, à tous les niveaux. En ce qui concerne plus spécifiquement le langage, plusieurs auteurs ont montré depuis longtemps qu'un certain nombre de problèmes moteurs ou langagiers précoces sont surmontés ultèrieurement et ne sont nullement prédictifs de troubles ou de difficultés d'apprentissage. Des retards et même des déviances peuvent simplement refléter l'énorme variabilité dans les formes et les stratégies d'apprentissage que l'on trouve même chez les enfants se développant normalement. Une autre possibilité est que des problèmes précoces peuvent disparaître entre 2 et 5-6 ans. Mais souvent ils se manifestent à nouveau lorsque les compétences linguistiques de l'enfant sont réellement soumises à l'épreuve, lors de l'apprentissage de la lecture ou de l'écriture par exemple.