Les auteurs exposent des arguments plaidant en faveur de la réalité d'un besoin primaire de ' temps de solitude ' chez les bébés. Ce besoin a un fondement biologique, son existence se vérifie en même temps psychologiquement. Les patterns de désengagement observés chez le bébé plaident en faveur de l'existence d'un besoin de solitude, parallèle aux besoins d'attachement. L'article passe en revue les opinions couramment admises dans la littérature psychologique. De nouveaux éléments apportés par la recherche médicale sur le développement du foetus et par les recherches sur les interactions dans la dyade mère-bébé donnent à penser qu'il y a bien, très tôt, des vécus positifs de solitude dans la petite enfance. Les auteurs discutent aussi l'important prérequis de l'autorégulation, à la lumière de ce qu'on connait des aspects positifs des moments de solitude. La discussion finale souligne qu'il est aussi important que la mère soit attentive aux besoins de solitude de son enfant qu'à ses besoins d'attachement. [Résumé d'auteurs]