Prévoir c'est tout à la fois prévenir, préparer et protéger. Mais à l'inverse, prévenir n'est pas prédire. Cependant prévenir et prédire peuvent, l'un comme l'autre, avoir des effets pervers aussi ce dossier se propose-t-il de se pencher sur ce qui sépare ces deux termes et sur ce qui les réunit. L'histoire des sciences nous révèle la vanité de tenter de réduire à tel ou tel critère la détermination de l'avenir d'une personne. Pourtant préparer une famille à l'émergence, à la survenue d'une pathologie, c'est tout à la fois diminuer les complications et amenuiser les conséquences d'une maladie. Que penser du poids de la famille, de l'école, de l'environnement socio-économique qui tous interfèrent et peuvent modifier dans un sens comme dans l'autre la situation au cours du développement de l'enfant ? De même pourrait-on être tenté par la confusion entre causalité et corrélation dans une démarche clinique. Des études récentes de comportement chez l'enfant sont "tombées" récemment dans ce genre de confusion, les travaux reposant sur des bases uniquement probabilistes. La plus extrême prudence est donc nécessaire lorsque l'information dont on dispose est d'autant moins fiable qu'il s'agit d'un dépistage précoce chez de très jeunes enfants.