Pour la plupart des élèves qui y sont orientés, la Section d'enseignement général et professionnel adapté constitue une voie étayante vers une formation professionnelle diplômante. Certains d'entre eux mettront toutefois un terme à leur carrière scolaire avant d'avoir les compétences, les qualifications ou les diplômes jugés aujourd'hui nécessaires pour réussir une transition vers le monde du travail. Or la lutte contre le décrochage scolaire, facteur majeur de future exclusion sociale, est une priorité pour tous les acteurs du système éducatif. Notre étude dans le bassin roannais - qui s'appuie sur les travaux existants en la matière et sur le cadre réglementaire en vigueur - montre que ce moment prématuré de rupture est le fruit d'un long processus parsemé de signes avant-coureurs qui, pour peu que l'on sache les identifier, appellent à la mise en oeuvre d'actions préventives généralistes ou spécifiques. Elle indique également que le directeur adjoint chargé de Segpa joue un rôle prépondérant auprès de son équipe non seulement pour lui permettre d'identifier les jeunes en risque de décrochage scolaire mais aussi pour l'aider à promouvoir de l'intérieur une école dans laquelle chacun pourra trouver une place acceptable et les raisons d'y rester et ce, en favorisant des initiatives qui visent notamment à renforcer les liaisons école-Segpa et Segpa-lycée professionnel, à utiliser les modules d'aides spécifiques, à fédérer la communauté éducative autour du projet individuel de formation, à développer des projets croisés d'enseignements, à initier l'usage d'outils d'« apaisement », etc. L'élève de Segpa est toujours déjà, par définition, en difficultés « graves et durables » : cette question de l'identification des décrochages potentiels, et de leur traitement, demeure complexe. [Résumé d'auteur]